La Transquar, semi-marathon de Beauvais le 2/10/2016.
Depuis le temps que je louche sur cette course, je suis ravi de pouvoir y participer parce qu'elle se déroule chez moi, à Beauvais, dans l'Oise.
J'y vais sans aucune pression parce que je ne me suis pas préparé sérieusement et je n'ai simplement qu'allongé mes distances d'entraînement les 3 dernières semaines le dimanche. Si je peux avoisiner les 1h45 ce sera déjà raisonnable car je sais aussi que ça ne sera pas du tout plat. Ce matin le temps est gris, et au moment où je quitte mon domicile pour rejoindre en échauffement le village de départ situé en centre-ville (à 1,5 km de là où je réside), un vilain
crachin me dit que ça va être pénible. Finalement ça en restera là et on aura même du soleil alternant avec les nuages. Température idéale.
Je me sens bien. Je fixe la puce sur ma chaussure et je rejoins mon frère place Jeanne-Hachette, en cœur de ville, qui m'apporte un maillot siglé de sa compagnie aérienne "VOLOTEA". Désolé, je fais une infidélité au R2C en retirant mon coupe-vent du club mais il y a une raison personnelle à cela car le premier avion foulera bientôt le tarmac de l'aéroport beauvaisien, ce qui sera annoncé la semaine prochaine et c'est un aboutissement pour mon frère. 10h15, je rejoins la ligne de départ au pont de Paris en avalant 2 carrés de chocolat au
son des tambours et autres animations. Nous sommes entre 1000 et 1500 coureurs sur la ligne de départ.
Au coup de pistolet de 10h30, les coureurs s'élancent en centre ville dans une joyeuse ambiance. Comme toutes les courses, je me dis que ça part trop vite mais impossible de calibrer ma vitesse car je n'ai pas de montre avec ma vitesse moyenne, seulement un vulgaire chrono
premier prix. Je cours au pifomètre en essayant d'être toujours en dessous des 5 min au kilomètre. C'est déjà le cas dès le premier km avalé en 4'47. Mais facile, c'est tout plat pour l'instant.
Je demande de temps à autres aux compagnons de souffrance quelle est notre vitesse instantanée. On me dit presque 14 km/h. Aie, je vais donc beaucoup trop vite. Quelques km plus loin on me signale 12,4 km/h.
Aïe, c'est pas assez mais on vient de se manger une violente côte. Un autre me dira que nous sommes à 13. Bon c'est pas mal ça!
C'est au 4eme kilomètre que l'une des côtes les plus sérieuses se présente à Notre-Dame du Thil. La déclivité est telle que je n'ose pas imaginer la chute du kilométrage/h. 8? 9?. J'en sais rien et puis c'est mieux de pas savoir. Le tout étant de bien récupérer en haut. Au km 6 je suis à Beauséjour et je passe juste devant ma maison à 27 min.Vanessa me fait signe et je me paye le luxe de lui faire un bisou au passage en lui signalant que je suis en avance de 3 minutes sur
l'horaire prévu et que je risque de le payer!!!
Les km 7, 8, 9 et 10 se font à bonne allure sur un terrain pas trop accidenté. C'est après Marrissel que les choses se compliquent. Avant le pont d'Arcole, les relayeurs prenne la course en chemin, il y a donc pas mal de monde au bord de la route. Tout au long du semi, des
encouragements sympas.
Aux km 12, 13 et 14 je suis dans le dur et je déguste. Alternant les côtes et les faux plats je sens que mon rythme moyen diminue et je me dis que c'est justement là que tout va se jouer. J'en ai encore dans les jambes mais je respire comme un bovin. Il faut que je résiste à la tentation de baisser l'allure pour garder une bonne vitesse moyenne.
C'est payant puisque je m'aperçois au16eme km que je suis largement en dessous de mon temps prévu et que si je tiens je pourrai accrocher les 1h40 voire être en dessous mais je n'ose y croire.
Au km 16 et 17, nous redescendons du plateau St-Jean. Cette très longue descente me permet de récupérer et me donne des ailes car je me rends compte que je peux terminer en dessous des 1h40 si je reste en dessous des 5 min au km. Je profite de la descente pour m'offrir une
pâte de fruit. ça me donne du jus pour les derniers km en terrain
relativement plat.
Au km 18 et 19, je maintiens l'allure, nous arrivons déjà à St-Just des Marais. C'est bon, je me rends compte que je vais probablement être en dessous des 1h40. C'est un vieil objectif que je n'espérais pas atteindre mais qui maintenant est à portée de pieds, pourvu qu'ils tiennent. Cette perspective me motive et je lâche pas l'affaire. Je respire comme un ruminant. La cathédrale St-Pierre, coeur gothique le plus haut du monde (48 m sous les voûtes), de dresse majestueuse
devant moi. C'est presque la fin. Au dernier km je maintiens une allure respectable et j'accélère dans les derniers 200m. Le portique gonflable décathlon est en vue, devant la mairie où je me suis marié avec Vanessa en 1999. Au moment de le franchir, je me marre car le speaker prend le temps de dire "le n°290, Jérôme Friart du Running Club Croisicais". Je regarde mon chrono : 1h37 et 38s! Je suis comblé.
Le temps officiel tournera donc autour des 1h38. Je regarderai cela ce soir. Courir dans ma région d'origine pour la première fois en compétition m'a donné des ailes. J'ai la pêche aujourd'hui et je suis bien au delà de mes espérances. Merci à Stéphane L. pour ses conseils
toujours judicieux et raisonnables.
Jérôme FRIART